Les rencontres de Vents Portants : témoignage d’Hubert de Boisredon

4 novembre 2021

Beaucoup d’entre nous considèrent que la vie intérieure ressort de la vie privée ou craignent que cela les expose trop au regard des autres.

Or, nos accompagnements comme nos chemins de vie nous montrent que la dimension spirituelle est au coeur des défis actuels (recherche de sens, innovation, vitalité, ….) et qu’il serait bien dommage de s’en priver!

Hubert de Boisredon a accepté de témoigné de son cheminement lors de la 2ème rencontre de Vents Portants. Cet article reprend sous forme d’interview le contenu de cette rencontre.

Comment pourrais-tu expliquer en quoi l’introspection, ou ta vie intérieure, nourrit ta vie professionnelle ?
« Pour moi, c’est être attentif à mes aspirations profondes, c’est oser quitter une part de mes attachements pour permettre que la vie circule, en osant l’écouter, même si parfois elle vient me dérouter. C’est une question vivante pour moi : comment ma voix intérieure me conduit, parfois au-delà de moi ? Et singulièrement dans cette journée dans laquelle nous avons eu à faire face à un drame dans notre équipe : je n’aurais pas pu sans cela soutenir mon équipe dans cette épreuve, c’est au-delà d’une qualité managériale, c’est chercher à être un frère qui accompagne son frère. »

Comment en es-tu arrivé à cela ?
« Rien ne s’est passé comme prévu dans ma vie : alors que j’étais sur un tapis roulant qui aurait pu aller jusqu’à la retraite, à un moment, j’ai voulu créer davantage ma vie. Tout semblait très positif, et pourtant à 18 ans, dans une retraite, j’ai touché du doigt une angoisse qui allait au-delà de la quête de sens de cet âge, je ne savais pas qui était réellement Hubert. C’était suffisamment fort pour me donner le courage de crier vers cette présence que je sentais en moi. C’est l’expérience fondatrice, avoir fait l’expérience intérieure d’avoir de la valeur que j’avais sans être parfait. Avant, comme tous les jeunes, ma quête de sens visait surtout la recherche du bonheur et d’une forme de cohérence. Depuis, elle se préoccupe davantage de l’état du monde. Et bien sûr, je cherche toujours !
J’ai ensuite appris la gratuité dans des missions auprès de malades et de pauvres pendant plusieurs années, et ai fait l’expérience à mon insu du bonheur de se donner. Et puis j’ai eu la surprise qu’un grand groupe, loin de penser que j’avais mis ma carrière en l’air avec ce chemin singulier, valorise cette expérience et me recrute justement pour avoir osé suivre mon intuition et sortir des sentiers battus.
Enfin, j’ai été confronté à un management par la pression et par la peur. Et j’ai décidé de partir : il y a des logiques que l’on ne peut accepter, sinon c’est notre être qui est atteint. Pourtant, ça m’a fait douter : était-ce cela le courage d’un dirigeant ? J’ai dû trouver au fond de moi la certitude que je pouvais être un grand dirigeant en suivant ma façon de faire, celle d’un management par la confiance. Et je crois que nous avons la responsabilité de dénoncer ces pratiques qui décrédibilisent l’entreprise et font tant de casse. Être le plus vrai possible permet aussi aux autres de se positionner, et de choisir en vérité. C’est ce que je cherche à faire depuis chez Armor. » Penses-tu que cette voie soit accessible à tous ?
« Je crois que tout cela est rendu possible par le fait de croire à plus grand que soi. Plus largement, je pense que c’est un chemin pour tous ceux qui ressentent une liberté intérieure, la conscience que le sens de la vie n’est pas dans l’attachement. C’est expérimenter une certaine liberté par rapport à son image, par rapport à l’avoir et au pouvoir, c’est être ouvert à l’inattendu. La question principale est : « l’autre a-t-il une place dans ma vie ? ». Or plus on est « haut » et moins on est libre, plus la marche est difficile à franchir…
Au fond, il s’agit d’être des passeurs, ceux qui font l’unité, le fil du collier de perles qui ne se voit pas. Nous sommes invités à être un arbre, sur lequel tous peuvent se reposer, et qui en même temps doit être secoué quand le vent souffle. Bien sûr, il faut du drive et de la puissance, mais aussi entrer dans la conscience que l’on est au service de plus grand que soi, l’entreprise, et même la transformation du monde. » 

Penses-tu que cette voie soit accessible à tous ?
« Je crois que tout cela est rendu possible par le fait de croire à plus grand que soi. Plus largement, je pense que c’est un chemin pour tous ceux qui ressentent une liberté intérieure, la conscience que le sens de la vie n’est pas dans l’attachement. C’est expérimenter une certaine liberté par rapport à son image, par rapport à l’avoir et au pouvoir, c’est être ouvert à l’inattendu. La question principale est : « l’autre a-t-il une place dans ma vie ? ». Or plus on est « haut » et moins on est libre, plus la marche est difficile à franchir…
Au fond, il s’agit d’être des passeurs, ceux qui font l’unité, le fil du collier de perles qui ne se voit pas. Nous sommes invités à être un arbre, sur lequel tous peuvent se reposer, et qui en même temps doit être secoué quand le vent souffle. Bien sûr, il faut du drive et de la puissance, mais aussi entrer dans la conscience que l’on est au service de plus grand que soi, l’entreprise, et même la transformation du monde. » 

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